58 - Etoile a osé

Un jour Etoile de mer, vous savez, ce suppôt de Lapérousse, petites jambes et grand short a osé dire sur le forum que tout seul dans sa voiture il rigolait souvent rien qu'en pensant aux déboires de ce triste Lapérousse. Peu de temps après, effrayé de son audace, il essayait un rétropédalage pitoyable. Pour une fois que ce sbire prenait un léger verni de civilisation et d'humanité, il me fallait le conforter dans sa transgression de l'ordre dictatorial qu'il servait pourtant depuis longtemps. Je l'exhortais à tenir bon :

 Et voila ! Un accés d'authenticité, un cri du coeur ! et déjà, effrayé de sa propre témérité d'avoir quelques secondes transgressé le non-dit du conformisme civilisationnel qui impose à chacun une retenue sclérosante, il regrette déjà cet élan qui le poussa vers une seconde de vérité.
  
 
Quand ? Mais quand donc l'être humain, ce misérable vermisseau osera-t'il se hisser à la hauteur des dieux de l'Olympe, et se débarrasser de ses oripeaux qui le tiennent au niveau du cloporte. Savoir se sublimer enfin et regarder le soleil comme le grabataire vérolé et syphilityque regarde sa jeunesse enfuie.
  
 
N'aies pas honte d'avoir pu, ne serait-ce que quelques instants, dans ta vie misérable et grégaire, mettre quelques instants de soleil, d'avoir su dans ta voiture, afficher le sourire qui t'aura fait l'égal des plus riches et aura coloré ton univers gris et triste des couleurs de l'arc-en-ciel avec le seul souvenir des turpitudes de Lapérousse.
 
   
Laisse jaser dans les chaumières, ils n'auront pas eu l'illumination qui envahit ton subconscient et rend plus léger le lourd fardeau de ton existence douloureuse. Se souvenir, ne serait-ce que quelques secondes des trébuchements Lapéroussiens sur des rollers trop roulants pour son petit équilibre, ne peut qu'enjoliver le quotidien.
 
  Crois-moi, *2mer, tu es sur le chemin de la lumière et de la vérité, laisse jaser les sceptiques.