189 (I) C'était mieux avant
Mais tous les retraités ne vont pas dans les zones ensoleillées, j'en connais beaucoup qui préfèrent les zones humides et ventées. Là où le vent et la mer apportent une dimension magique à ces côtes désertées par les touristes. C'est ce qu'expliquait Olivier de Kersauzon un après-midi sur France2, lors d'une émission consacrée à la Bretagne et à la jolie Nolwenn Leroy.
Il a dit entre autre : C'est super l'hiver en Bretagne, et même l'été c'est bien aussi, d'ailleurs c'est à peu près le même temps !
Et un autre Breton a raconté l'histoire suivante : un Parisien en visite à Brest, ciré jaune et bottes en a un peu marre de la pluie. Il rencontre un petit gars de Brest, et il lui demande "Elle ne s'arrête jamais la pluie ici ?" le petit lui répond :"Je ne sais pas monsieur, je n'ai que sept ans!"
Et j'en rajoute une autre : Lorsque tu es sur la côte et que tu vois les îles, c'est qu'il va pleuvoir. Si tu ne les vois pas, c'est qu'il pleut !"
Pour en revenir aux retraités, c'est une erreur de considérer qu'ils forment un tout homogène, qu'ils se comportent selon des codes définis, et qu'ils ont tous les mêmes comportements. Mais ceux qui disent ça ne les connaissent pas.
Comme tous les groupes humains, ils se divisent en sous-groupes, eux-même divisés en sous-sous-groupes etc... Et moi, je revendique de faire partie d'un sous-sous-sous-sous-sous-sous-sous-sous-sous-sous-sous-groupe. Je n'ai pas encore déterminé quels sont les critères qui le définissent, il faudra que je m'y attelle.
Le "c'était mieux avant' est aussi con que le "c'était moins bien avant".
En réfléchissant encore plus avant, je m'aperçois que tout ça c'est des conneries. Parce que les deux sont tout à fait valables, et on peut dire sans se tromper "c'était mieux avant", comme on peut dire avec raison "c'était moins bien avant", le tout c'est de savoir de quoi on parle.
Il faut toujours argumenter avec des exemples. En voici.
Certains d'entre nous ont connu le temps où nos mères allaient au lavoir. Elles se mettaient à genoux dans leur caisse et passaient tout un après-midi, courbées sur leur linge, les mains dans l'eau glacée, les genoux explosés et les reins en compote. Puis la machine à laver est entrée dans tous les foyers. Elles ne devaient pas être nombreuses celles qui disaient : "c'était mieux avant".