469 - Les grands horizons morts.
Dans le lointain obscur des grands horizons morts
Sous le naufrage amer d’un morne crépuscule
Souffle dans un sanglot le cri de la Gudule
Qui dans un long soupir ferme un œil et s’endort.
Des goémons pourris noircis sur tout le corps
Trainant comme un boulet son effroi noctambule
Le Patleugh rabougri, sinistre funambule
Revient à pas comptés à ses lits madrépores.
Ici, un pauvre Hadok bien renflé du pylore
Essaie d’épouvanter par son cri ridicule
Il roule des yeux glauques, il pue, il gesticule
Grimaçant des rictus en triste matamore.
Un vol de Nakato sur les verts sycomores
En signes mystérieux de grandes libellules
Tant de lettres de sang qu’un chat-huant ulule
Lancées dans les nuées par un grand sémaphore.
Un Préfet Maritime, sortant le bout-dehors
Courant sur Célestine, la prend et la bouscule,
Et criant sa détresse en long conciliabule
Transforme le duo en furieux corps-à-corps.
Ainsi la calomnie, ce monstre carnivore
Ce bubon pourrissant, cette énorme pustule
Se répand ici-bas lançant ses tentacules
Pour engloutir enfin tout ce qui vit encore.
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Malgré tout, le soleil, le printemps et la vie.
Triompheront encore, triompheront toujours
De l’éternel combat, de la mort, de l’amour
Car seul aimer est beau, car aimer c’est la vie.
Et Chan Marin radieux, méritant le bonheur,
Verra s’ouvrir à lui la victoire et la gloire
S’évanouir enfin ce conflit dérisoire
Et du Team Red Sardin, faire enfin un vainqueur