478 - Les coeurs secs.
Un habitué du forum, GuyR72 préconisait de la fermeté et de la sévérité pour soigner Mibébi. Voici ma réponse.
Guyr72, le roi de la psycho !!! Tout dans la nuance, tout dans la douceur. Une main de fer dans un gant d'acier plutôt, je plains ceux qui travaillent sous ses ordres si par malheur il y en a.
Les deux passagers du Red Sardin sont dans la même galère, si je peux m'exprimer ainsi. Ils seront sauvés tous deux, ou ils ne le seront pas. C'est simple et clair. Ils ont un besoin égal l'un de l'autre, et il suffirait de guérir la déprime de Mibébi (Quel joli nom pour un phoque !) pour qu'il redevienne le gentil compagnon rigolo et amusant qu'il sait être, et aussitôt les idées noires de Chan s'envoleraient et disparaitraient à l'horizon comme autant de mauvais souvenirs.
J'ai attentivement écouté le chant désespéré de Chan hier au soir (Pot-au-Noir*** ! Il n'y a plus d'espoir !) et mon coeur a saigné de sentir chez ce battant, chez ce combattant, comme un ressort de cassé. Ah ! Comme il connait bien mal l'âme humaine et l'âme phoquienne celui qui ne trouve que la solution de la fermeté pour résoudre une situation où c'est au contraire l'amour et l'amitié entre ces deux êtres si faibles dans leur force, mais perdus au milieu de l'océan hostile et irrémédiablement calme, qui vaincra. Soigner l'un c'est soigner l'autre, et tant qu'ils seront tous deux dans cette situation, il n'y a rien de bon à attendre.
Et mes poèmes, si méprisés par Hadok et par Guyr, sont au contraire le baume qui réchauffera doucement le coeur de ces pauvres êtres souffrants, et chacun de son côté d'abord, puis ensemble, sentira l'euphorie le gagner et chasser les idées noires. Dans les bras l'un de l'autre, ils se congratuleront, s'embrasseront peut-être, et se raconteront avec gentillesse des petites histoires naïves et romantiques.
Et avant d'aller se coucher, ils se feront un gros poutou qui soudera leur âme meurtrie, et ils s'endormiront dans un soupir de bonheur et de sérénité.
Voila, messieurs les sceptiques, à quoi sont destinés mes poèmes, vous me remercierez lorsque tout ira mieux à bord.
*** Pot au Noir. C’est ainsi que les marins appellent cette zone près de l’équateur où le vent est absent et donne une vaste
Pétole dans laquelle les voiliers s’engluent et n’avancent plus au grand désespoir des skippers encalminés.