12- Encore un témoignage de l'au-dela....
Le témoignage de mon ami Jodel m'a touché. Aussi j'ai voulu continuer mon enquête sur ce voyage sans retour (en principe) et je suis allé voir des personnes qui par leur profession sont en contact avec les candidats au grand saut, Je discutais donc avec des infirmières qui, je le sais sont plus ouvertes que les médecins, au surnaturel et aux hypothèses hardies, car elles en ont vu, vous pouvez me croire. Je discutais avec un groupe de professionnelles de la piquouze et du pansement, des soins et du mental, quand l'une d'elles me dit : "j'ai ce qu'il te faut. Un témoignage de première main, une infirmière qui en revient. Vas dans le service des urgences et demande A. Dis lui que tu viens de ma part, elle te fera bon accueil.
Je la remerciai chaleureusement et je filai vers les urgences. Coup de chance, A était de service, et en pause, une opération venait de se terminer, et elle prenait quelques minutes avant le réveil du patient. Elle semblait intéressée par ma question, mais elle doucha rapidement mon enthousiasme : Tu sais, je ne crois pas que je te serai d'une utilité quelconque, j'ai parfois raconté dans mon entourage cette expérience que j'ai vécue, et je n'ai obtenu que des rires et des moqueries, si tu racontes ça, tu aura les mêmes réactions. Ne t'inquiètes pas, dis-je, ton témoignage je l'écrirai dans une revue scientifique, il y aura peut-être des contestation d'hommes de sciences, mais pas de moqueries. Je m'installai commodément dans cette salle de repos et voici le récit extraordinaire que j'entendis. Je m'excuse par avance auprès de Jodel, ce ne sera pas ce qu'il attend, mais peut-être que cela lui remontera un peu le moral.
A. était une belle femme, d'environ 30-35 ans, svelte dans sa blouse blanche qui lui allait parfaitement. En racontant son histoire, je vis que son beau visage prenait une expression douloureuse qui brisait le coeur. Puis elle se reprenait avec un effort, et son sourire malheureux semblait s'excuser de cette faiblesse. Sa voix restait néanmoins ferme et posée, à peine y entendait-on un léger frémissement quand elle abordait des passages difficiles:
Après un accident de voiture je me retrouvais dans un coma profond avec pronostic vital engagé. Je ne sais pas combien de temps je fus inconsciente, quelques rêves de temps en temps, j'entendais parler autour de moi, mais je ne saisissais pas le sens des paroles, sûrement trop secouée encore. Et un jour, un jour que je n'oublierai jamais; je me trouvai dans une grande salle aux murs blancs, il y faisait bon, une douce chaleur règnait, une musique douce emplissait la salle et dénouait les nerfs. Je n'étais pas seule dans cette salle, une dizaine de femmes de tous âges attendait calmement, détendues par l'atmosphère douce qui rassurait tout le monde. Les douleurs diffuses que je ressentais de temps en temps avaient disparu, et je me sentais bien. Chacune des femmes présentes était appelée individuellement, et quelqu'un de très élégant aux manières exquises venait chercher la personne appelée. Il y avait trois portes dans le côté de la salle et le factotum, ouvrait une des trois portes et s'effaçait pour laisser passer celle qu'il accompagnait. Il revenait chercher une autre femme, et le manège continuait ainsi. J'attendais tranquillement mon tour en observant ce qui se passait. Je remarquais que la deuxième et troisième porte étaient souvent ouverte et très rarement la première. Qu'en penser ? Rien bien sûr je n' y comprenais rien et je m'en fichais complètement, j'étais bien.
J'ai sursauté quand mon nom a été annoncé, je me suis levée tranquillement cherchant du regard celui qui viendrait me chercher. Avec toujours ses manières compassées, il me fit un sourire, chose que je n'avais pas remarquée jusqu'à présent. Il me mena vers ... la première porte !! Bon on verra bien. Quand la porte s'ouvrit je vis que dans la pièce pas très grande, il y avait un bureau luxueux, derrière lequel était assis un vieil homme à l'âge indéfinissable et au visage doux et souriant. Il se leva pour m'acceuillir, me prit la main et dit: Bonjour jeune fille comment ça va ? Malgré le ton amical, et le visage engageant, je ne pus m'empêcher de réagir avec mon caractère vif et réactif : "Me demander si ça va le jour de ma mort, c'est un humour un peu limite non ? Le visage du vieux se rembrunit, il se tourna vers des gens que je ne voyais pas sans doute derrière lui dans une autre pièce, et d'une voix forte et irritée leur dit : "J'ai déjà dit mille fois que le circuit des athées ne passe pas par ici. Ce n'est pas qu'ils soient méchants, mais il faut qu'ils contestent tout, et pourquoi ci et pourquoi ça, çà devient pénible. Les athées passent par Saint-Thomas, tant pis je garde celle-ci mais faites gaffe la prochaine fois!". Puis, se radoucissant il me dit : "Tu as eu le droit à la première porte, c'est à dire l'accès direct au Paradis. C'est le lot normal des infirmières, des infirmiers et des aides-soignantes. Vous avez consacré votre vie à soulager les souffrances de l'humanité, pour un salaire de misère, il est juste que vous soyez récompensés. Viens avec moi, je vais te faire visiter. Je suis Saint-Pierre, tu peux m'appeler Pierrot." Je suivis Pierrot, qui m'amena dans une grande salle blanche dans laquelle je fus surprise d'entendre le bruit de nombreuses perceuses à percussion, et des cris de douleurs. Je m'avançai et découvris un spectacle impressionnant : des dizaines d'hommes et de femmes assis sur des fauteuils de coiffeur, se faisaient percer les tempes, en gémissant de douleur. "C'est quoi ça ?" dis-je un peu brusquement à Saint-Pierre? "Nous perçons un peu le crâne pour pouvoir y fixer l'auréole , me répondit-il, un peu gêné. un élu du Paradis sans auréole ne se conçoit pas." Il m'entraîna vers une deuxième salle plus grande encore. Cette fois le bruit était assourdissant.Les perceuses étaient des perforatrices puissantes. Les personnes traitées étaient allongées sur le ventre sur des tables d'auscultation, torse nu, et avec la perforatrice, on leur perçait les omoplates. Saint-Pierre n'attendit pas ma question :" il est impensable d'imaginer un Paradis pollué ! Ici pas de voitures, de bus, de trains, les tranports se font forcémement grâce à l'énergie renouvelable, et pour les élus ce sont leurs ailes qui leur permettent de se déplacer. Nous les fixons dans le dos comme tu peux voir "
J'avais vu effectivement, et je pâlissais à vue d'oeil. Pas question de subir cette torture effrayante. Je me tournai vers Pierrot et lui dit : Mon petit Pierrot, il n'est pas dans mes intentions de subir ce sort funreste, j'ai assez souffert sur terre, pourquoi m'en rajouter une couche ? Je préfère encore aller en Enfer ! Tout ça dit sur un ton qui n'admettait pas de réplique. Une fois de plus le visage de Saint-Pierre exprimait la contrariété. " Tu n'y penses pas ma pauvre enfant. En Enfer tu te feras violer, sodomiser, tu subiras les derniers outrages, ton corps si beau servira à assouvir les vices horribles de tout ce que le monde compte d'obsédés sexuels et de pervers de tous poils. Les regards concupiscents de centaines de dégénérés te déshabilleront et tu te sentiras humiliée jusqu'au plus profond de toi. et cela dix fois par jour pendant l'éternité et souviens toi que l'éternité c'est très long surtout sur la fin."
Je me redressai et toisai le petit Pierrot de toute ma hauteur, il se tassa un peu sous mon regard courroucé, Je lui dis d'une voix forte et calme : " Tu vois mon petit Pierrot, tout ce que tu me promets comme avanies en Enfer ne me fait pas peur - Jeune inconséquente, te rends tu bien compte de ce que tu dis ? - Mais oui, mon gros pépère (Je me lâchais un peu, entraînée par mon indignation) j'ai bien compris ce qui m'attend, mais ça ne sera pas pire que la torture infligée au Paradis. - Quelle ignorance te fait parler de la sorte ? - Quelle ignorance ? Je sais au moins une chose indéniable : en Enfer ils n'auront pas besoin de perceuses ou de perforatrices, - Et pourquoi Mademoiselle Je sais tout ? - Parce que les trous sont déjà faits !!!
Saint-Pierre devint rouge écarlate il frôlait l'apoplexie ! "qu'on me débarrasse de cette illuminée, et qu'on la renvoie sur terre immédiatement, elle aime le stupre et la fornication ? elle en aura jusqu'à plus soif. Et marquez bien sur son dossier que quand elle calanchera (il avait perdu tout contrôle) on s'assure qu'elle passe par le bon circuit, je ne veux plus la voir !!
C'est là que je sortis de mon coma. Ceux qui assistèrent à mon réveil sont encore étonnés aujourd'hui de la forme que j'avais. Juste avant de revenir à moi, ils me virent serrer le poing droit, le ramener vers moi avec un mouvement de piston du bras et m'entendirent distinctement prononcer "YES!!"
Voici donc le témoignage poignant de cette jeune femme courageuse, qui pourra peut-être servir à d'autres personnes, et la grande leçon de cette aventure, c'est qu'on peut toujours malgré les circonstances qui paraissent définitivement hostiles, lutter contre le sort et l'adversité. On ne sait pas encore pourquoi Jésus est revenu sur terre après sa crucifixion, mais il a dû bien défendre sa cause pour revenir embrasser sa maman.