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Chroniques Kerrozeniennes
13 novembre 2015

29 - la fluxion de poitrine au XVIIIème siècle

Une fois de plus je vous signale que le texte que je vous propose aujourd'hui est réellement écrit tel quel sur un livre de médecine de 1762, ce qui nous donne une idée de ce que nos aïeux ont pu endurer dans ces temps où on avait, un peu plus tôt soigné la fistule de Louis XIV, et soigné les nombreux blessés des champs de bataille. Cette façon de traiter la congestion pulmonaire n' a en fait que 253 ans !!!

Voici ce que je disais en 2009 lorsque je découvrais ce texte :

Ca fait longtemps que je ne vous ai pas donné des nouvelles de mon médecin de 1762. C'est qu'il n'est pas toujours rigolo, et que ses remèdes sont assez habituels : saignées et lavements. Pas de maladie sans saignée et sans lavement. Souvenez vous que pour les noyés il préconisait d'insuffler de la fumée de tabac dans le trou du cul des pauvres noyés, mais il a également certifié en avoir sauvé beaucoup grâce à cette méthode...


En lisant son livre, j'ai trouvé une méthode assez originale pour soigner la fluxion de poitrine. Je vous la livre, vous en ferez ce que vous pensez le mieux. Mais auparavant quelques considérations sur la fluxion de poitrine

"Les signes qui la font connoître sont, un frisson plus ou moins long, pendant lequel le malade est quelquefois inquiet & angoissé....un sentiment légèrement douloureux dans l'un des côtés de la poitrine, quelquefois une espèce de serrement sur le coeur...des crachats plus ou moins pleins de sang, souvent de sang pur...un air étonné dés le commencement ce qui est un facheux présage...le malade ne peut respirer qu'assis...le visage devient livide, la langue noire, les yeux s'égarent, les rêveries ne le quittent point, il ne peut ni veiller ni dormir les forces s'épuisent, la difficulté de respirer augmente, le malade tombe dans une léthargie & meurt bientôt d'une mort affreuse..."

Aprés des tas de soins donnés au malade, si ceux-ci ne l'ont pas tué, on passe à la phase suivante :

..."si l'inflammation ne se dissipe pas, elle se change en abcès qu'on appelle vomique, & cet abcès reste souvent enfermé long-temps dans son sac...Si l'inflammatiuon n'est pas extrêmement profonde dans le poulmon, le sac crève à l'extérieur du poulmon, et le pus se répand dans la cavité de la poitrine...quand l'inflammataion est plus profonde alors l'abcés crève dans l'intérieur même du poulmon...et le malade meurt au moment où la vomique s'ouvre, lorsqu'on s'y attend le moins....il a ordinairement un goût horrible dans la bouche, chez les uns de vieux fromage, chez les autres d'oeuf pourris ou de viande corrompue..."

Et voici la méthode :

"Il est important pour éviter ces malheurs de procurer la rupture de la vomique...& comme il vaut mieux qu'elle se rompe dans le poulmon parce qu'alors on peut la cracher, il faut faire en sorte que cette rupture se fasse intérieurement...faire respirer continuellement au malade la vapeur d'eau chaude pour ramollir la partie du sac de l'abcès....on cherche à faire tousser le malade en lui faisant flairer du vinaigre chaud...on le fait crier, lire, rire, tous ces moyens contribuent à faire rompre l'abcès...on le met dans une voiture qui le secoue, mais aprés avoir eu le soin de lui faire prendre des boissons...les secousses décident quelquefois tout à coup cette rupture."

Reconnaissez qu'une médecine qui prescrit de faire rire le malade pour le soigner implique qu'il reste encore des ressources insoupçonnées. Mais il faut que celui-ci ait une bonne dose d'humour pour arriver encore à se bidonner aprés tout ce qu'on lui a fait subir !

En tout cas, si vous voulez m'en croire, gardez vos poumons en bonne santé, si vous voulez éviter d'être secoué comme un prunier aprés avoir subi quatre saignées et cinq lavements.

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Commentaires
J
La vache, vaut mieux quand même vivre à notre époque, mais quand il n'y a plus rien à faire en cas de fluxion de poitrine, il reste encore une méthode à essayer, grâce au genou. Je m'explique si on donne un coup de genou dans la poitrine, on se plie en deux de douleur, on peut même tomber à genoux d'où l'expression génuflexion, utilisée dans les cas extrêmes, et qu'il ne reste plus qu'à prier.
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  • Chroniques publiées sur le forum de FRANCE 2 et FRANCE 3 consacrées aux sports, ces forums ne concernent que la voile, mais tous les sujets ont pu être abordés (société, philosophie, religion, poésie) avec plus ou moins de bonheur mais décalés. Kero Zen
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