259 - La peine pour un ami.

Ce matin, il fait froid, 6° degrés environ, mais le ciel est dégagé, du bleu clair, et des trainées blanches, grisonnant un peu vers le sud. Bref un de ces ciels si changeants comme nous en avons ici. Un vent léger fait bouger quelques brindilles sur le mur du voisin, tout est calme. Je m'apprête à passer une fois de plus une bonne journée, avec plein de choses au programme.  
Sur le micro de gauche j'ai mis le futile, les deux courses en cours, Dakar et Clippesisse, et entre les deux le forum. Sur le micro de droite, les choses importantes, le travail quoi, même si j'y mets des guillemets. Sur le micro de gauche, je ne viens que de temps en temps corriger une trajectoire, lire un post, ou bien selon le "travail" en cours, wikipédier ou googueuliser.
 
Un rayon de soleil vient de se glisser doucement par la fenêtre, à cette heure il ne gêne pas, je laisse le store ouvert, ce qui me permet aux moments de pause de laisser mon regard errer sur la courbe douce des collines boisées à l'horizon, un peu à droite du clocher du village, dont je ne vois que la pointe surmontée du coq. Je suis bien là, heureux comme Baptiste, madame Kero est au boulot, les chiens et les chats dorment, tout est calme.
 
Mais soudain tout vient de s'assombrir, tout est gris et morne, j'ai lu un post sur le forum qui a rempli mon coeur de tristesse et d'affliction. Un ami de longue date, un ami que je chéris entre tous, un de ceux qui m'a apporté la lumière et la joie, vient de me crier sa détresse et sa peine. Je sens dans ses phrases qui se veulent sereines, la montée des sanglots qui vont le submerger, et je vois déjà sa lèvre inférieure qui commence à trembler comme celle d'un enfant qui va pleurer. Il a vu de l'ostracisme dans mes derniers classements, il a vu un rejet hautain et méprisant, là où il n'y avait que respect du choix.  
 
Ah ! Chico, mon ami de toujours, ne me laisse pas dans le malheur, regarde, je suis à genoux devant toi, et je te supplie avec toute la force que je peux encore trouver dans mon vieux coeur ravagé par la honte, de bien vouloir me pardonner cet impair noir et manque qui va me gâcher cette si belle journée, et peut-être même ce magnifique week-end qui s'annonce.  
 
Ah ! Chico, mon ami d'enfance, comment as-tu pu croire une seconde que j'ai pu t'exclure du cercle restreint de mes amis, moi qui disais pas plus tard que hier aprés-midi à une caissière du Super U de Tinténiac que j'avais un grand ami à Gruissan, et qu'il fallait de tout pour faire un monde.  
 
Alors Chico, mon frère d'armes, reviens me rassurer et faire de moi cet être joyeux et primesautier qui plait tant à mes voisines, que je puisse sécher les larmes consécutives au gros chagrin que je viens d'éprouver. Il faut que le soleil revienne dans cette pièce, et cela ne tient qu'à toi !!!