452 - Tous responsables ?

Le Passant a écrit :
 

Citation :

Alors permettez moi de vous remercier pour cet état d'esprit qui est en fait, la résultante d'un forum apte à réunir des personnes de tous horizons

 
Pas du tout, je ne suis pas concerné par ton remerciement, car j'ai dit que la phrase que je discutais était une stupidité. Et je maintiens.
 

Citation :

Commençons donc, si vous le voulez bien, par admettre que l'échelle des responsabilités se distribuent du haut en bas et inversement mais qu'il n'y a pas lieu au stade actuel de rechercher des coupables

 
Non, je n'admets pas. On sait quelle est mon opinion du dosadosisme, et en voici une belle illustration. Dire que les responsabilités se distribuent du haut en bas, c'est mettre dans le même sac la multinationale qui fait supprimer les cultures vivrières pour faire du biocarburant, et les paysans argentins qui crèvent de faim parce qu'il n'y a rien d'autre qui pousse.  
 
C'est mettre dans le même sac, l'ouvrier qui perd son emploi parce qu’une autre multinationale ferme une usine rentable pour en ouvrir une autre encore plus rentable en Chine.
 
C'est mettre dans le même sac le mal logé, ou le pas logé du tout, parce que les détenteurs de capitaux préfèrent spéculer sur les marchés financiers que de construire du logement social.
 
C'est mettre dans le même sac les millions d'Indiens qui vivent dans les décharges d'ordures, et leurs dirigeants qui font concurrence aux Américains dans le domaine spatial.
 
C'est mettre dans le même sac les femmes et les enfants d'Afrique qui crèvent dans les guerres continuelles, et les multinationales d'armement qui vendent des armes à tous les belligérants.
 
C'est mettre dans le même sac l'Etat américain qui subventionne ses cultivateurs et les paysans du Chiapas qui ne peuvent plus vendre leur maïs dans leur pays envahi de maïs américain.
 
C'est mettre dans le même sac le petit paysan africain qu'on a obligé à pratiquer une monoculture (coton, arachide) et qui doit acheter les produits européens ou américains pour se nourrir.
 
C'est mettre dans le même sac les banquiers qui font de l'argent qui ne rentre pas dans l'économie, et les chômeurs qui en font les frais.
 
C'est mettre dans le même sac le gouvernement brésilien qui autorise la déforestation de l'amazonie et l'Indien d'Amazonie qui n'a plus d'habitat. Et, en prime, le reste du monde qui perd un de ses poumons.
 
C'est mettre dans le même sac les grandes pêcheries internationales et leurs navire-usines qui dépeuplent les océans, et le marin-pêcheur qui vit avec son petit chalutier.
 
C'est mettre dans le même sac les dirigeants européens qui ont refusé la taxe sur les mouvements de capitaux et ceux qui devaient en bénéficier et qui continuent à crever de faim.
 
Et je pourrais continuer comme ça jusqu'à ce soir. Tous ceux là dont je viens de parler n'ont jamais pu donner leur avis et peser dans la balance. Et une fois de plus on renvoie dos à dos le criminel et sa victime, mais la sentence n'est pas aussi équitable qu'il y paraît, parce qu'elle fait bien les affaires de celui qui est responsable, et pour l'autre, eh bien, il continuera à crever.
 
La nuisance du grand capital ne se résume pas en un face-à-face vendeur-consommateur, c'est beaucoup plus vaste que ça. Le capitalisme met la main sur la planète, et on voit ce que ça donne.
 
Et je continue à être aussi malpoli et mal élevé, ceux qui disent que tout le monde est responsable, disent des conneries.