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Chroniques Kerrozeniennes
22 février 2016

114 - Les tempêtes en Bretagne (II)

Je ne pouvais rêver de meilleurs arguments que ceux que m'apporte ce brave Trap sur un plateau. Merci.
 
Parce que le débat n'était pas : "Il y a plus de jours de vent en Bretagne", mais "En Bretagne, les tempêtes sont monstrueuses".  
 
Et notre Trapinou nous sort une stat de derrière les fagots, et comme chacun sait on peut faire dire ce qu'on veut aux statistiques. Eh bien moi, Kero zen, je vais les faire parler ces stats, et je défie quiconque de me prouver que ce que je vais dire est faux, par rapport à ce graphique.
 
Nombre moyen de jours avec rafales dépassant 60 Kmh. OK ?
Bon, à Orange en mars, par exemple, il y a eu 13 jours avec des rafales de + de 60 km/h contre 10 jours à Brest. Ca ne veut pas dire grand chose, mais admettons. Puis-je dire, que pendant ces dix jours, à Brest, il y a eu 8 jours complets avec des vents de 110 Kmh, pendant qu'à Orange il y a eu une trentaine de rafales à 65 km/h ? Ben oui, je peux le dire. Ca signifie que si c'était le cas, cette statistique ne l'écrirait pas autrement.
 
Ce qui me fait penser que cette stat est assez nulle en fin de compte, et qu'elle compare des choses non comparables. Quand il y a une tempête ici, la rafale de plus de 65 km/h elle est continue sur la totalité du déroulement de la tempête. On peut avoir une seule rafale de 90 km/h pendant 24 heures consécutives. On dirait plutôt qu'on a un vent continu de 90 Km/h avec des rafales de 120.
 
Alors, le mistral souffle, c'est indéniable. Il peut souffler très fort, c'est incontestable. Il peut se lever en dix minutes et atteindre rapidement des vitesses importantes, nul ne le nie. Mais en déduire, que les tempêtes bretonnes ressemblent au toussotement asthmatiforme d'un grabataire égrotant et cachectique me semble tenir de la plus grande mauvaise foi qui peut encore se trouver du coté de la Canebière ou de l'Aude côtière.
 
Et refuser d'ouvrir les liens destinés à le détromper relève de la haute voltige. Car les premières vidéos ne parlent que du seul Raz de Sein, là où j'ai usé mes fonds de culotte. Et je l'ai vu et entendu ce vent effrayant qui accourt du fin fond de l'atlantique avec ses hurlements et son cortège de vagues hautes comme des maisons. Et si le bateau qui faisait la liaison avec l'île devait rester quinze jours sans ravitailler, c'est qu'on n'en était pas à la rafale de mistral aussi soudaine soit-elle.  
 
Ce n'est que la certitude de votre ignorance de cette réalité qui fait que je vous pardonne votre comparaison hasardeuse. Mais, peut-on dire que c'est uniquement la prudence des marins de Méditerranée qui explique que les naufrages sont beaucoup plus nombreux en Iroise que dans le golfe du Lion ?
 
Et si après ça vous n'êtes pas convaincu, il ne vous reste que la solution de venir faire un tour à l'Ile de Sein ou à Ouessant à la prochaine tempête. Si le bateau part, bien sûr.

Et c’est quelques années plus tard que j’ai compris que nous discutions dans le vide, et que si chaque camp disait des choses justes, on ne parlait pas de la même chose :

Les vents peuvent souffler en Méditerranée et en Bretagne avec la même force, le résultat sera différent à cause d’un facteur que nous n’avons pas pris en compte et qui change tout : le courant ! Pratiquement inexistant en Méditerranée, mer sans marée, il est très violent dans certains endroit de la côte Alantique ou de la Manche. Les marées sont immuables, on les calcule parfaitement, et elles créent les courants de marée, on sait exactement qu’à tel endroit le courant ira dans telle direction à telle vitesse, à tel moment de la marée, (2h avant la pleine mer, 3h avant, 4h après, etc..)cette indication est toujours valable, sauf la vitesse du courant qui peut être accélérée ou ralentie par un fort vent,ou une grande marée. Pour prendre l’exemple de la Manche, toutes les six heures, elle se vide ou se remplit, il suffit d’imaginer les masses d’eau qui circulent pendant ce temps, et les remous aux abords des pointes ou caps importants. Alors lorsque le vent s’en mêle il lève des vagues impressionnantes s’il est contraire au courant. C’est pourquoi, à la pointe du Raz, à la pointe Saint-Mathieu, la mer est hachée et blanche d’écume par moments, et file à grande vitesse à d’autres. Et que dire des abords de Ouessant et de Molène, où le Fromveur descend vers l’Atlantique ou monte vers la Manche. Fromveur veut dire Grand Torrent en breton. Autre endroit impressionnant, l’entrée/sortie du Golfe du Morbihan, ou le courant atteint les 10 nœuds par temps normal.

Je prends toujours la même précaution : je ne suis qu’un observateur non scientifique et il se peut que j’oublie ou maltraite tel ou tel élément, un spécialiste sérieux est le bienvenu s’il veut préciser ou infirmer telle ou telle affirmation.

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