118 - Une Course virtuelle (II).

Peu de temps après le Passant revint à la charge, s’étant senti attaqué par ma façon de nier le terme course virtuelle. Je lui ai alors précisé mon propos :

Mais non, passant, tu te méprends sur ce que je dis. Je n'ai pas affirmé que tu te trompais, j'ai simplement en lisant ton texte, remarqué que nous faisions TOUS la même erreur en parlant de course virtuelle. Tu sembles persister, mais c'est une erreur. Nous faisons bel et bien une course réelle. Avec un premier, un dernier, des stratégies, des tactiques, des bons, des moins bons, des tricheurs, des dilettantes, des mordus etc... Tout ça est bien réel et constitue une course.  
 
Après, on fait une course avec ce qu'on veut, des chevaux, des cyclistes, des coureurs, des voitures, des bateaux, des escargots etc... Nous on la fait avec des bateaux virtuels. Il n'y a que ça qui est virtuel, tout le reste est bien réel, mon micro, ma souris, moi-même, la météo, mes adversaires et mes amis. Il n'y a donc pas de course virtuelle, elle n'existe pas. A la grande rigueur, une course virtuelle serait une course faite par un ordinateur qui gèrerait tous les concurrents. Ici l'ordinateur ne nous propose que le terrain de la course comme le champ de course pour le PMU. Notre terrain, au lieu d'être l'Atlantique comme les coureurs au large, c'est l'univers de VR**, mais les concurrents sont bien réels, on peut les voir, les toucher, discuter avec eux, boire un coup, se disputer, raconter des conneries, faire de la voile, etc. etc...Quand Karpov, Kasparov ou Fisher jouent contre Deep Blue il s'agit bien d'un match réel entre un joueur d'échec et un ordinateur, bien réel lui aussi. seules les pièces sont virtuelles, mais ce n'est pas un match virtuel !

** : Virtual Regatta