202 - Avec les Cnous.

Permettez moi de vous présenter l'autre dimension du coté lumineux de la force antiperoussienne, j'ai nommé les Cnouskevla, les agités du bocal, les tontons flingueurs, ceux qu'on appelle frappe qu'un coup. Certains feront la fine bouche et diront : "Oui, mais ce sont quand même des brutes épaisses et avinées qui frappent d'abord et qui discutent ensuite !" Auxquels je répondrai qu'ils ne sont pas avinés du tout, et que malgré leur...disons, vivacité, ils ont pris la peine d'une mûre réflexion avant de se ranger du côté de la Justice et de l'Equité.  
 
Je suis donc trés heureux de compter parmi mes partisans ces fidèles combattants qui n'hésitent pas à se coltiner les troupes Laperoussiennes beaucoup plus grossières et belliqueuses, celles qui mettent les villes bretonnes à sac, et pillent et tuent sans vergogne, ces troupes uniquement nourries au cassoulet corse, et encore pas le haut de gamme, mais l'infâme tambouille qui tord les boyaux et irrite le colon. S'il n'y avait pas ces courageux Cnous pour s'opposer à ces horribles mercenaires, nous serions submergés par la force brutale et sanguinaire, et les belles paroles ne suffiraient pas à endiguer le flot jamais interrompu de ces reitres aux mains rouges de sang, qui viennent violer la veuve et l'orphelin, et se repaître de leurs souffrances et de leur chagrin.  
 
C'est grâce aux Cnous, que les Bretons peuvent encore marcher joyeusement et la tête haute derrière les binious et les bombardes mélodieuses. Et derrière les Bretons, qui n'ont été que les symboles de la haine du Suborneur suprême, marchent tous les Français épris de paix et de justice, ceux qui ont assez souffert des Seigneurs Laperoussiens qui tenaient le haut du pavé et méprisaient le petit peuple. De Normandie, du Maine et de l'Anjou, de Charente et de Vendée, de tout ce Grand Ouest enfin libéré des séides du grand Tourmenteur, des millions d'hommes et de femmes, le coeur gonflé d'amour et de bonheur, tous derrière les Cnous triomphants, marchent avec détermination pour nettoyer la France entière de ces trublions adipeux et sordides.
 
 Et ceux-ci, à l'instar de leur maître, le Grand Dédaigneux,  quittent le terrain la queue entre les jambes, effrayés par la détermination qu'ils lisent dans le regard de ceux qu'ils ont si longtemps exploités et méprisés. Comme Etoile de Mer et pour se faire bien voir de ce lieutenant du Décadent, ils s'étaient convertis au grand short. Pour courir plus vite et échapper ainsi à la vindicte populaire, ils le jettent aux orties, et sans égard pour la bienséance blessée, ils décampent avec leurs petites et pitoyables coucougnettes grelottantes dans la fraîcheur matinale. Ah ils sont beaux les seigneurs qui ont mis le pays à feu et à sang,, ils ne sont plus que des nabots épouvantés qu'on leur fasse subir le même sort, terrifiés à l'idée de tomber entre les mains des Cnous.
  
Lemalosaint a fermé à double tour toutes les portes de Saint-Malo qu'il tient encore en respect avec une poignée de sbires. Les vieux gaffeurs guettent aux remparts, et s'apprêtent à jeter du beurre fondu sur les éventuels assaillants. Mais ceux-ci dédaignent cette proie trop facile et continuent leur chemin, Saint-Malo tombera toute seule comme un pomme trop mûre sur la tête d'Isaac Newton.
 
C'est le commencement de la fin ! Bientôt la paix et l'harmonie règneront de nouveau sur le beau pays de France. Et alors, les plus sceptiques diront, c'est vrai qu'avec les Cnous, ça va quand même bien plus vite.