Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chroniques Kerrozeniennes
17 avril 2016

228 - Les Migrants bretons.

 

Le breton  et le gallois sont deux langues très très voisines. Mais ce sont des langues qui se sont séparées entre le VIème et le VIIIème siècles, elles ont eu toutes les deux des formes archaïques comme on a eu le vieux français, et forcément des grandes différences. Mais il y a des tas de ressemblances, et la grammaire est aussi assez semblable. Les langues celtiques du début du 1er millénaire, étaient composées de deux branches importantes, la branche brittonique comprenant le breton, le cornique et le gallois, la branche gaélique en Irlande, en Ecosse et à l’île de Man. Les Bretons et les Gallois habitaient ce qu’on appelle maintenant l’Angleterre et le Pays de Galles. Mais les Bretons ont commis une erreur énorme : Lorsque les Romains quittèrent la Bretagne insulaire, ou Ile de Bretagne,parce que l’Empire romain commençait à craquer de toutes parts, Les Bretons et les Gallois se retrouvèrent seuls pour faire face aux expéditions des Pictes et des Scots qui venaient d’Irlande ravager les campagnes, et ils s’adressèrent à deux petits peuples germains belliqueux pour les aider à contenir ces assauts. Ces solides guerriers, étaient les Angles et les Saxons, qui aidèrent nos braves autochtones à contenir la menace des voyous venus d’Irlande. Mais ces Angles et ces Saxons trouvèrent le pays à leur goût et s’installèrent carrément sur place, appelant même le pays Angleterre , terre des Angles, ben voyons, pourquoi se gêner. Ils refoulèrent les Bretons chez les Gallois, les voici devenus migrants, chassés de leur pays. En grande quantité, ils traversèrent la Manche, qui s’appelait à l’époque mer de Bretagne, pour prendre pied en Armorique, déjà Galloromaine. L’Histoire ne dit pas si ces migrants ont eu plus de chance que ceux qui traversent la Méditerranée en ce moment, et s’il y a eu beaucoup de naufrages, ce qui est vraisemblable. Il y avait déjà entre les Gaulois et les Bretons des liens commerciaux, ce qui devait faciliter le contact. L’Armorique ne devait sans doute pas être très peuplée, les migrants ne devaient sans doute pas représenter une menace pour les populations locales, car l’Histoire n’ a pas retenu de conflit majeur entre les arrivants bretons et les autochtones gaulois. Les Armoricains du IVème siècle après Jésus-Christ, devaient avoir plus de cœur que les Européens d’aujourd’hui.L’occupation anglo-saxonne devait sûrement être particulièrement répressive, car l’arrivée des migrants bretons fut telle qu’ils devinrent majoritaires. Venus avec leur langue ils rebaptisèrent nombre de lieux et de villes,et la moindre colline devint une montagne au nom de leur ancien pays.
 
Difficile de parler de la Bretagne insulaire et continentale sans parler du Roi Arthur, Roi des Bretons et qui lutta contre les Saxons avec l’objectif de réunir la Bretagne toute entière. Et pendant longtemps la légende du roi Arthur toujours vivant et devant revenir pour réunir la Bretagne a été répandue au Pays de Galles, en Bretagne et en Angleterre. J’attends avec impatience son retour pour revenir dans le pays de mes ancêtres, et chasser ces usurpateurs anglo-saxons qui nous ont virés comme des malpropres, Les Anglais vont bien un jour admettre qu’ils nous ont piqué notre pays, au mépris de toutes les règles internationales,et j’ai sans doute un arrière-arrière-arrière(j’ai la flemme de compter)arrière grand-père qui a été humilié et chassé à coups de pieds au cul, obligé de chercher un passeur pour traverser, heureusement qu’ils étaient déjà des grands marins, parce qu’avec les courants de la Manche, il vaut mieux savoir naviguer. Un coup de pot que le FN n’était pas encore là. Après on s’étonne que les Bretons soient têtus et rouspéteurs ! cinq fois il lui a fallu traverser avec un canot’, cinq fois les Anglais l’interceptaient et le ramenaient d’où il venait, cinq fois il lui a fallu recommencer, j’ai failli naître là-bas outre-Manche, moi qui parle très mal l’anglais. La sixième fois il a réussi à semer ses poursuivants en se faufilant entre les Tas de Pois où ses assaillants périrent et il est revenu vers une plage et une petite presqu’île qui s’appelle aujourd’hui Camaret, célèbre par son curé et par ses filles. Et voilà où mon ancêtre a touché le sol de la Gaule, avec l’espoir dans son cœur de pouvoir enfin vivre paisiblement avec sa femme et ses enfants, loin des humiliations des angles obtus et des saxons brutaux. Ils furent accueillis à la plage par des gens qui leur donnèrent des couvertures en leur souhaitant la bienvenue. Le cauchemar était fini, Ils pleurèrent en pensant aux deux enfants qui emportés par une grosse vague ne connaitraient jamais le bonheur de vivre sans avoir en permanence une menace sur leur tête, deux enfants qui ne sauront jamais que dans un monde normal, ils peuvent jouer sans mettre leur vie en danger…Les Armoricains de Camaret, comme les autres armoricains avaient du cœur, ils accueillirent ces Bretons comme leurs frères et sœurs, ils apprirent leur langue pour mieux communiquer, et là à l’extrémité de ce monde connu, sur cette côte sauvage, battue par les vents et les tempêtes, les arrivants,émus de retrouver dans ces paysages et ces gens un peu de ce pays qu’ils venaient de quitter pour se maintenir en vie tout simplement.Car déjà à cette époque là on pouvait mourir rien qu’ en croisant un regard hostile, sans savoir pourquoi. Comme 1500 ans plus tard !  

Publicité
Publicité
Commentaires
Chroniques Kerrozeniennes
  • Chroniques publiées sur le forum de FRANCE 2 et FRANCE 3 consacrées aux sports, ces forums ne concernent que la voile, mais tous les sujets ont pu être abordés (société, philosophie, religion, poésie) avec plus ou moins de bonheur mais décalés. Kero Zen
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 11 146
Publicité