267 - Tristesse .

Je vous avais prévenu, âmes sensibles s'abstenir. J'ai honte de mettre un truc pareil sur ce topic qui ne manquait pas de noblesse malgré toutes ses imperfections, et qui méritait mieux que cet indifférence polie qui a accueilli le non-point K. Regardez tout ce rouge qui dégouline, c'est tout poisseux, et encore vous ne voyez pas la grosse tache en bas à gauche que j'ai essuyée : c'était une larme que je n'ai pu retenir malgré le courage dont j'essaie de faire preuve dans cette adversité qui me frappe si soudainement.  
Regardez tout ce sang qui vous rappelle cruellement combien il est coupable de ne pas soutenir un ami dans la débine, on croirait qu'un vampire de passage est venu dégobiller sur ce tableau témoin de votre médiocrité.

Et que dire du podium ? Même Noirot qui s'est pourtant hissé sur le podium, ne l'a fait que pour montrer le mépris qu'il a pour les honneurs factices en refusant d'établir le classement du ciré vert où il aurait pourtant brillé. Et les deux autres lauréats en sont blasés, pour eux un podium c'est devenu de la gnognote, comme une formalité fastidieuse à accomplir.
 
Ah qu'il est triste ce point K, irrémédiablement ramené à sa véritable dimension de petite cuisine sans piment et sans couleurs. Ah qu'elle est triste cette soirée dans laquelle, de quel côté que je me tourne je ne vois que sarcasmes et ironie. Ah qu'il est triste le lit glacé dans lequel je vais tout à l'heure glisser ma carcasse raidie par les années de misère, et dans lequel le froid se glissera pour me givrer les orteils.  
 
Ah ! N'y aura-t'il donc plus de bonheur pour moi sur cette terre, et ne suis-je donc condamné qu'à fabriquer jour aprés jour un tableau suranné comme le forçat brise sans fin des cailloux inutiles. Ah ! Béni soit le jour où je n'aurais plus la force de lever mes doigts gourds et boudinés sur ce clavier auquel je suis enchainé, et sur lequel je m'écroulerai dans un dernier râle et quelques borgborygmes à peine audibles dans le dernier souffle...