358 - Des efforts reconnus.

Non, non, je ne réclame pas de bruyantes effusions ni de colossales clameurs d'admiration. Je voudrais simplement que mes efforts ne soient pas l'objet d'une indifférence générale, qui laisserait supposer qu'il est inutile d'essayer d'améliorer quoi que ce soit, puisque personne ne s'en aperçoit. La frustration est grande lorsqu'on voit qu'il n'était pas nécessaire de se casser le popotin à chercher encore et toujours mieux.  
 
Certains pourraient me répondre qu'on ne m'a rien demandé, et que si je veux dilapider ma belle jeunesse dans des travaux superflus grand bien me fasse, mais qu'on ne va tout de même pas décréter une journée nationale pour quelques chiffres alignés en couleur.    
 
Force m'est de reconnaitre que le turlupin qui tient ou se contente d'approuver de tels propos n'a peut-être pas tout à fait tort, et c'est par goût de la beauté des lignes que je continuerai à ciseler et ripoliner mes jolis tableaux, et je dois également comprendre que même s'il n'y avait qu'un seul pékaïste qui apprécierait cette création artistique, cela devrait largement suffire à mon bonheur. Et comme tous les grands incompris, je sais que c'est la postérité qui me rendra justice, et que dans deux siècles, peut-être trois, on verra dans des rétrospectives admirables, mes tableaux donnés en exemple du génie du vingt-et-unième siècle