387 - Tergiversation.
Tergiversation. C'est le maître mot du jour, celui qui caractérise le mieux la navigation kerozenienne, erratique et hésitante. Je voudrais avoir tous les avantages que cite Trap et aucun des inconvénients, et je suis parti pour avoir exactement l'inverse.
Au réveil, j'essaie de m'imprégner de cette course, je survole le tout, et je me dis que le salut est à l'ouest. Aussitôt pensé, aussitôt réalisé, me voila vers l'ouest, en remontant même un peu pour rejoindre des vents plus favorables. Et en continuant de m'imprégner, je m'aperçois qu'en continuant ainsi, j'arriverai ce soir dans une zone où les autres sont déjà !!! mais alors ? Quel avantage, j'aurai ainsi perdu une journée complète ? Non, je refuse, et je repars vers le sud. Et là je m'imprègne encore, et je vois que j'ai déjà perdu un temps considérable sur mes compagnons de la nuit, dont ma mesnie, comme dit Jojo. Mais alors ? Tout n'est plus qu'illusion, calembredaines et sac à papier ? Bon, un peu d'ouest mâtiné de sud, vers Madère quand même ou vers les Açores, pour finir aux Canaries ? Je ne sais plus ! Je me sens un peu trop imprégné là !
Alors je prends une route bâtarde, on verra bien, et la chance parfois sourit aux velléitaires qui vont dans tous les sens...Et je me désimprègne, enfin j'essaie, je ne viens plus voir ce maudit bateau qui traine comme une âme en peine.
De toute façon, j'arriverai bien au Cap**, et c'est le but non ? Je suis là pour accompagner ces valeureux skippers, et pourvu que je leur fasse des beaux tableaux, c'est tout ce qu'ils me demandent...
Allez, cap vers le Cap, et advienne que pourra !!!
** Il ne s’agit plus du Cap Sizun, mais du Cap en Afrique du Sud.