195 - La Course continue.

Je reprends le cours de ma vie pépère, et me voici comme aux bons vieux jours, prêt à raconter tout et n'importe quoi.
 
Comme le souligne si judieusement Noir Désir, j'ai perdu un tiret dans la bagarre. Quelles peuvent en être les conséquences ? L'avenir nous le dira. Un tiret c'est un trait d'union, ce peut-il donc signifier qu'une absence de tiret soit synonyme de désunion ? Kero d'un côté et zen de l'autre, ou bien Kero n'est plus si zen que ça ? On m'attend au tournant, mais non, je ne ferai aucune plaisanterie autour du verbe tirer qui a pris depuis un certain temps une connotation triviale, et quitte à décevoir dans les chaumières, je n'irai pas dans cette direction.
 
 Quand on parle de direction, celle que chacun de nous prend sur cette course résulte de notre instinct, de nos calculs, de nos influences, de la météo, de la configuration des côtes, du classement, des bugs, de notre disponibilité, de notre humeur, du chien à sortir, du plantage du micro et d'une foule d'autres choses qui envahissent notre existence de navigateur virtuel. Et on voudrait qu'avec tous ces paramètres, différents encore en plus, selon le virtuel régatier, on soit au top comme un vulgaire Lemalosaint aldabratesque. Non, non ! Nous nous permettons des petites fantaisies, et on a beau se creuser le ciboulot, on est toujours à l'endroit où ça n'avance pas, pendant que les autres avancent avec un turbo.  
 
C'est vrai qu'on n'accorde de l'importance qu'à ceux qui nous dépassent, car c'est injuste, alors qu'on n'a pas un regard sur ceux que nous doublons, car ça c'est normal. Et nous avons beau nous dire que le classement qu'on lit toutes les dix minutes n'a qu'un aspect indicatif, il nous fait mal quand même, comme ce satané miroir que regardait bêtement la belle-doche de Blanche-Neige, et il s'en faudrait de peu que nous ne badigeonnions une pomme avec du curare à la cigüe pour l'offrir à quelque concurrent qui nous énerve particulièrement.  
 
 L'Invivable nous avait promis un point de la course, comme il savait le faire dans une récente jeunesse qui semble l'avoir quitté. Il devient un peu poussif, c'est encore le moins qu'on puisse en dire. Mais il est tellement occupé dans une danse lascive avec Jpmu, qu'il en oublie ses admirateurs (comment est-ce possible ?) qui lui réclament leur dose de commentaires. Car les commentaires Laperoussiens, s'ils ne valent pas grand chose sur le plan sportif, sont, comme chacun le sait, des monuments d'autosatisfaction aptes à réjouir le plus blasé des observateurs.
 
Un qui ne demande rien, et qui voudrait bien qu'on l'oublie, c'est le dénommé Etoile demer, qui se bat comme un beau diable pour garder sa 4290ème place obtenue à la force du poignet. Auto-proclamé spécialiste de la météo, grimpé sur son échelle, il devrait arrêter de suivre ses propres prévisions.
 
Sur ce, je ne voudrais pas vous garder trop longtemps loin de vos bateaux, je vous laisse donc aller fignoler vos réglages.